Dans l’amertume des vers de cette lettre posthume
Je purifie mon âme de mon exutoire plume
Pareille au fossoyeur qui des cadavres exhume
L’écriture exorcise le mal qui me consume
Vaincu par les hordes de l’insidieuse insomnie
Qui immolent mes nuits sur l’autel de l’ennui
J’ai laissé mon être s’emplir d’acrimonie
Et ma vie glisser dans la lente neurasthénie
L’angoisse tyrannique obscurcit de stress
Mon esprit, mes nerfs, leurs cris de détresse
Et à l’agonie de l’atonie du marasme
Succèdent les infâmes crises de spasmes
Les affres du vide me couvrent de cicatrices
Et la peur m’anéantit telle une impératrice
J’écris ce testament comme ultime manifeste
A l’écart évanescent de mes envies funestes
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
Mon instinct m’éloigne de la morne norme
Qui sent le chloroforme des larbins uniformes
Jamais de mon vivant je n’ai courbé l’échine
Devant une doctrine qui son peuple assassine
J’entaillerais les veines de ma quintessence
Si je m’inclinais devant l’insane pénitence
Aucun dieu ne pourra me rendre obséquieux
Et ma gorge regorge d’un suc séditieux
Je laisse aux humains leurs cellules grégaires
Qui les séquestrent dans les guerres vulgaires
Je me soustrais fier au système sectaire
Et j’érige un château en pierres libertaires
J’affronte effronté les voies inéluctables
Qu’arpente la cécité en grappes immuables
J’aspire candide à vivre de mes mots
Mais au lieu de les fuir, j’avive mes maux
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
Souverain impérial d’un royaume autarcique
Je m’enorgueillis tel un roi narcissique
Mais dans l’arrogance à outrance j’élude
Le sombre avènement de l’immonde solitude
Et comme le froid envahit l’hiver monotone
Les pluies arides fanent mes feuilles en automne
J’oublie que sur les terres de dissidence
L’isolement éclot, insolente incidence
Quand je m’exalte de dresser des remparts
Ou lorsque j’exulte de larguer les amarres
J’occulte la dérive qui attire mon navire
Vers le cloître noir où l’existence chavire
Là où les ecchymoses célèbrent la nécrose
Là où les névroses détrônent la narcose
Là où la démence m’asservit en vassal
Puis me précipite dans les fosses abyssales
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
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