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Les Stances Sibyllines

by Niconoclaste

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1.
2.
Un gamin de dix ans regarde souffrir sa mère Et devient bien trop tôt un adulte trop amer J’ai quitté le cocon de l’enfance fugace Jeté dans un gouffre où l’insouciance s’efface Les années se consument, demeurent les séquelles Comme autant de démons avides de querelles J’ai perdu le chemin du pays des merveilles Mais je sais que là-bas un ange me surveille Je vois dans l’éther scintiller son astre Qui voile les terres peuplées de désastres Je vois cette étoile qui étiole le mal Qui meurt sous les flammes d’une aurore boréale Comme un prince en asile oublié sur une île Qui exile les blessures des fantômes hostiles Je m’évade, je retrouve l’abri maternel Dans le sein ancestral de mon astre éternel Ma rage poétique aspire à rendre hommage Aux sacrifices de ma Mère, son tendre courage J’écris chacun des mots qui noircissent ces pages Pour que dans son ciel s’évanouissent les orages Une fervente dévotion embrase ma prose Quand en son honneur j’embrasse la cause D’embellir sa vie comme une apothéose Où les roses écloses ouvrent les portes closes Elle ressuscite la paix qui mes plaies apaise Quand ses pensées pansent les brûlures des braises Son amour préserve mon âme des ténèbres Où la mort se sustente des chimères funèbres J’offre à sa splendeur les fleurs dissidentes Qui s’épanouissent sous ma plume ardente Et s’accroît la candeur de mon cœur qui croit Que ma Mère est la reine et l'amour son roi Au travers des vers exorcistes je m’exhausse J’exhorte les dieux pour que ses vœux s’exaucent Que des cohortes d’anges envahissent l’horizon Comme au printemps jaillissent les plus belles floraisons J’enjoins l’empyrée d’élever un empire Qui verra resplendir son solaire sourire J’exige des enfers qu’ils brûlent les souvenirs Qui hantent éhontés les prairies de l’avenir J’intime aux océans l’ordre qu’ils désemparent Les navires noirs qui sa mémoire accaparent Je prie la nature qu’elle recouvre d’écorce L’arbre maternel qui m’emplit de force J’assujettis les hommes en laquais obséquieux Pour qu’ils édifient sa statue jusqu’aux cieux J’implore la Terre qu’elle épargne mon éclipse Quand de sa colère naîtra l’apocalypse
3.
Anathèmes 03:45
Une fillette de douze ans ne vieillira pas A cause d’une maladie qui l’envoie au trépas Dans la chambre grise où la vie s’évanouit L’odeur insoutenable des miasmes l’asphyxie Elle languit, elle endure un supplice infernal Dans les longs couloirs du sinistre hôpital Comme un condamné à la peine capitale Elle entend le murmure du chemin final Elle écoute le prêtre qui louange des inepties Sur un paradis où les anges sont gentils Qu’est ce qu’elle en a à foutre elle qui va mourir Et qui voit ses parents incapables de sourire Elle pense aux enfants qui jouaient avec elle Mais la glace rappelle les cruelles séquelles Elle sait apeurée que la mort la dérobe Et maudit l’infamie du crépuscule de l’aube Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus Un vieillard hagard assis dans un fauteuil Songe à la femme dont il porte le deuil La mort sépare l’amour en un cercueil Où son corps se pare d’un sobre linceul Et son mari demeure dans l’abandon froid Dont les nuits se meurent, transies par l’effroi Ses enfants enfuis, ses amis occis L’ennui l'envahit, l'envie s’anémie Il marche dans les rues où la vie continue Brusquement devenue une amère inconnue Comme un vague souvenir doucement diminue La voix du destin lentement s’atténue A quatre vingt ans, il appréhende l’avenir L’hospice qui étouffe, purgatoire où périr Perdu dans ses peurs, peu à peu pourrir Quitter l’enfer à temps, partir et en finir Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus Un gosse de huit ans cherche de la nourriture Au milieu des ordures et de la pourriture Il préfère survivre comme un chien errant Plutôt que de subir le joug de ses tyrans Ceux qui l’ont enfanté pour le vendre aux hommes Ceux qui souillent l’innocence de millions de mômes Ceux qui assassinent les rires d’un royaume Où la candeur meurt dans les yeux des fantômes Là où le tourisme organise un génocide Là où des gamins orphelins se suicident Las d’assouvir asservis l’appétit D’une engeance qui agence la barbarie Celle qui flétrit les fleurs des favelas Celle qui meurtrit les cœurs et leur éclat Celle qui détruit les rêves des marmots Pour qui l’existence équivaut à fardeau Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus
4.
La Sale Race 04:27
Le meilleur des mondes est drapé d'obscurité Victime de la folie des animaux dénaturés Des siècles d’histoire jonchés de cauchemars Dans ce purgatoire où périssent les espoirs L’homme a occulté son instinct ancestral Dans l’insane dédain de son destin animal Il s’enorgueillit sur son piètre piédestal Dans l’exaltation de sa raison cléricale L’Animal écoute le murmure de la Nature Quand l’humain entend le chant de l’imposture La mélodie des leurres entonnée en chœurs Par les sirènes reines des champs de labeur Les clergés mystifient les âmes mystiques L’argent enivre les esprits hérétiques Des rois encensés assènent des inepties Autant d’opium bénit pour les peuples asservis La sale race assassine, la sale race se fascine Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes Comme un prince déchu qui brûle son empire L’homme pyromane consume l’avenir apyre Et des flammes infâmes que l’engeance engendre Naît l’embrasement de la vengeance des cendres Des torrents d’aversion se déversent en averses Sordides alluvions échues de roches adverses Le fleuve humain charrie une sanie infecte Et il chancit l’air de son haleine abjecte Les miasmes se répandent telle la putride peste Qui accapare les corps qui la mort empestent La guerre se délecte de son festin funeste Comme la pourriture qui un cadavre infeste L’empyrée se pare de nuages sanguinaires Qui ruissellent de pluies aux saveurs amères Elles nourrissent de haine l’humanité entière Qui enrobe la terre de son fatum délétère La sale race assassine, la sale race se fascine Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes Des hauts miradors trônent les tristes matamores Qui se complaisent tels de sinistres matadors Dans le spectacle lugubre de la mise à mort De la faune aphone et son cortège de trésors La barbarie humaine peint de noires nuances Le funèbre tableau de ses tortures rances Des camps d’extinction où règne la sauvagerie S’élève l’atroce terreur des cris de l’agonie Comme une sombre tumeur, l’humanité prolifère Elle souille les rivières, elle vicie l’atmosphère Les villes arides fleurissent les plaines meurtries Telles des roses que la vile sécheresse a flétries Le cancer gangrène les entrailles de la terre Et ses métastases humaines corrodent sa chair Dans l’accomplissement de sa néfaste peinture L’homme érige les stèles de sa propre sépulture La sale race assassine, la sale race se fascine Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes
5.
Dans l’amertume des vers de cette lettre posthume Je purifie mon âme de mon exutoire plume Pareille au fossoyeur qui des cadavres exhume L’écriture exorcise le mal qui me consume Vaincu par les hordes de l’insidieuse insomnie Qui immolent mes nuits sur l’autel de l’ennui J’ai laissé mon être s’emplir d’acrimonie Et ma vie glisser dans la lente neurasthénie L’angoisse tyrannique obscurcit de stress Mon esprit, mes nerfs, leurs cris de détresse Et à l’agonie de l’atonie du marasme Succèdent les infâmes crises de spasmes Les affres du vide me couvrent de cicatrices Et la peur m’anéantit telle une impératrice J’écris ce testament comme ultime manifeste A l’écart évanescent de mes envies funestes Du prince artiste au triste autiste Du poète esthète au piètre ascète Des rimes mutines aux cimes du spleen Je fuis ad patres les nuits de détresse Mon instinct m’éloigne de la morne norme Qui sent le chloroforme des larbins uniformes Jamais de mon vivant je n’ai courbé l’échine Devant une doctrine qui son peuple assassine J’entaillerais les veines de ma quintessence Si je m’inclinais devant l’insane pénitence Aucun dieu ne pourra me rendre obséquieux Et ma gorge regorge d’un suc séditieux Je laisse aux humains leurs cellules grégaires Qui les séquestrent dans les guerres vulgaires Je me soustrais fier au système sectaire Et j’érige un château en pierres libertaires J’affronte effronté les voies inéluctables Qu’arpente la cécité en grappes immuables J’aspire candide à vivre de mes mots Mais au lieu de les fuir, j’avive mes maux Du prince artiste au triste autiste Du poète esthète au piètre ascète Des rimes mutines aux cimes du spleen Je fuis ad patres les nuits de détresse Souverain impérial d’un royaume autarcique Je m’enorgueillis tel un roi narcissique Mais dans l’arrogance à outrance j’élude Le sombre avènement de l’immonde solitude Et comme le froid envahit l’hiver monotone Les pluies arides fanent mes feuilles en automne J’oublie que sur les terres de dissidence L’isolement éclot, insolente incidence Quand je m’exalte de dresser des remparts Ou lorsque j’exulte de larguer les amarres J’occulte la dérive qui attire mon navire Vers le cloître noir où l’existence chavire Là où les ecchymoses célèbrent la nécrose Là où les névroses détrônent la narcose Là où la démence m’asservit en vassal Puis me précipite dans les fosses abyssales Du prince artiste au triste autiste Du poète esthète au piètre ascète Des rimes mutines aux cimes du spleen Je fuis ad patres les nuits de détresse
6.
Vulgum Pecus 03:52
Au début de ma vie, j’étais plutôt poli Le genre de garçon qui gentiment sourit Tranquille je demandais rien à personne Si ce n’est l’amour que ma mère me donne Et puis j’ai grandi, alors j’ai compris Qu’une pute de matrice voulait mon esprit Voulait m’asservir, voulait me réduire A l’état d’esclave formaté à produire Depuis ce jour, j’ai tout fait pour fuir Loin du système qui ne sait que détruire J’ai joui du plaisir de lire des livres D’écrire l’ivresse pour vivre libre Mais cette liberté dont je suis épris A fait couler des torrents de mépris De la part de ceux qui n’ont plus de rêves Et qui n’acceptent pas que quelqu’un s’élève Le vulgum pecus s’érige en une norme Plus rigide que la mesure d’un métronome Et il abhorre ceux qui vivent en marge Tant ils reflètent sa médiocre image Je les entends encore avec leur rengaine Cracher la rancœur de leur putain de haine « Alors quoi tu te crois meilleur que nous Mais ta vie tu verras tu la feras à genoux » Et les plus lâches eux parlent dans mon dos A attendre mon retour au sein du troupeau Dans l’espoir que je me casse la gueule Voilà ce que veulent les envieux veules Est-ce de ma faute s'ils triment au labeur Que leur vie ressemble à un champ d’aigreur Qu’ils se résignent soumis à l’ordre établi Que leurs jours agonisent dans la léthargie Je demande le droit à la différence Mais le peuple est roi de l’intolérance Car ces gens-là madame ne supportent pas Que l’on s’écarte des traces de leurs pas Le vulgum pecus s’érige en une norme Plus rigide que la mesure d’un métronome Et il abhorre ceux qui vivent en marge Tant ils reflètent sa médiocre image Et ce sont les mêmes qui aiment à geindre Les mêmes qui ne savent que se plaindre Les mêmes qui se lamentent de subir Mais qui courbent l’échine tels de pauvres sbires Car il existe dans les contrées de France Des gens qui se complaisent dans la souffrance Qui se délectent dans la critique des autres Qui des préjugés sont les fidèles apôtres Ainsi affrontent-ils les affres du néant Qui les façonnent en affreux morts-vivants Tels les petits pions d’un grand jeu d’échecs Dont l’existence se destine à l’échec Et malgré cela ils donnent des leçons Des relents aigres de leur soumission Ainsi foisonnent les moutons martyrs Qui détestent ceux qui veulent réussir Le vulgum pecus s’érige en une norme Plus rigide que la mesure d’un métronome Et il abhorre ceux qui vivent en marge Tant ils reflètent sa médiocre image
7.
J’expulse les affres qui mon âme suffoquent Comme les boeings éclatent les tours de New York J’enfante des vers qui hantent les astres Comme ensorcellent les yeux d’Inès Sastre Je brave les délires des dieux iniques Par la toute puissance de ma grâce cynique J’érige mon génie en alexandrins Qui s’enlacent dans l’harmonie de quatrains Je rêve d’une Terre épurée de la race Qui la profane de sa putride trace J’honore fort de cette littérature Ceux qui écoutent l’aphone nature J’exècre les sectes séculaires Qui gouvernent la gangrène grégaire Elles font des hommes d’insanes masses Aux relents rances d’une populace J’assujettis les instances assassines Quand mon sang signe les stances sibyllines Je m’élève dans des sphères oniriques Où s’épanouit mon cynisme lyrique Et si certains trouvent mes écrits abstrus C’est que la merde obstrue leurs esprits obtus Je panse de poèmes les hématomes Que m’inflige le royaume des hommes Ils s’enorgueillissent en haut de leur trône Du massacre des flores et des faunes Je n’ai qu’une plume comme ultime rempart Aux viols immuables du bétail barbare Il m’accuse d’un style hermétique D’une âme hérétique, de mots émétiques J’enténèbre de lueurs poétiques La morale morbide des foules despotiques Et si j’écris des torrents de haine C’est que la rage humaine abreuve mes veines J’assujettis les instances assassines Quand mon sang signe les stances sibyllines Je sublime au travers de mes vers L’aversion envers la nuée sévère Celle asservie au diktat étatique Celle dont l’éthique le cerveau étrique Celle qui se cherche des maillons faibles Celle qui à Rome s’appelait la plèbe Celle qui se plaint du bruit et de l’odeur Que dégage son voisin de couleur Celle qui se nomme spectateur passif Celle qui avale les poncifs poussifs Celle qui élève le néant en talent Et qui fait de stars les tares de l’écran Celle qui vote pour une France pleine de flics Celle pour qui l’amour vaut moins que le fric Celle que les sectes sans mal abêtissent Et dont les miasmes la Terre avilissent J’assujettis les instances assassines Quand mon sang signe les stances sibyllines
8.
Elle a dix-neuf ans, la belle insouciante Qui dort dans mes bras naïve et confiante Je lui ai chanté quelques poésies Qui ont enchanté ses jeunes utopies Je l’ai enivrée de rimes indécentes Qui embrasent ses lèvres incandescentes J’ai vêtu son corps d’ardentes caresses Pour qu’elle s’abandonne à ma tendresse Ma bouche a goûté aux saveurs ultimes Quand elle m’a ouvert ses délices intimes Je l’ai envahie quand elle s’est offerte Et elle a joui de sa lascive perte Dorénavant s’écoule dans ses veines Le cadeau voilé des pulsions malsaines Vénus s’imagine partir pour Cythère Mais nos étreintes la mènent sous terre Les fards de l’amour maquillent la mort Comme une sirène qui envoûte sans remords J’immole les femmes sur l’autel d’un virus Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus J’aime ces minutes d’euphorie trouble Quand me submerge l’extase double Quand je fais l’amour qui mon corps chavire Quand je jouis les pleurs qui la mort délivrent Ma lame exécute par salves onctueuses Qui pénètrent ma proie voluptueuse Comme un cauchemar costumé en rêve Comme un orgasme offert par un glaive Et pour la justice, ce n’est pas un crime Quand je dissémine le mal qui décime Quand j’assassine mes douces victimes Comme une sorte d’homicide légitime Je me sustente des vies que je viole Tel un vampire qui les âmes étiole La raison a fui les cieux de l’esprit Qu’ombragent les nuées de ma folie Les fards de l’amour maquillent la mort Comme une sirène qui envoûte sans remords J’immole les femmes sur l’autel d’un virus Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus J’entends déjà ceux qui parlent de vengeance Qui s’indignent outrés, me traitent d’engeance S’ils savaient ce que j’en ai à foutre De leur morale qui se targue d’absoudre Qu’ils continuent d’envoyer leurs dons Qu’ils perpétuent leurs pubs bidons Qu’ils accentuent leurs putains d’actions Quand moi je tue sans contrition C’est la seule chose qui me tienne en vie Bien plus bien mieux que la trithérapie Qui prolonge les feux de mon agonie Qui ferme les yeux de l’euthanasie Je ne cherche pas de vains prétextes Et le cynisme des vers de ce texte Témoigne juste d’une mort vécue Dans la démence que je n’ai vaincue Les fards de l’amour maquillent la mort Comme une sirène qui envoûte sans remords J’immole les femmes sur l’autel d’un virus Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus
9.
A vingt ans j’étais un enfant du hip hop Accro du micro comme un cycliste à la dope Un MC candide un brin philanthrope Que l’espoir sans doute rendait un peu myope Parce qu’il m’évadait loin de la cécité Qui entoure les tours des sinistres cités Une bouffée d’air pur dans la merde urbaine A mes yeux le rap était plus qu’une aubaine Je me revois écrire mes premiers vers Le kif de découvrir un nouvel univers La magie des mots que déverse mon flow Quand je posais mes free styles dans la sono A l’époque mes rimes respiraient l’utopie Je devais confondre hip hop et hippies J’ai cru en la paix, l’unité et l’amour Mais ces idéaux ont-ils jamais eu cours Je viens pas de Paris ni même de Marseille Mais je veux pour ma vie monts et merveilles Et même si je suis un rappeur désenchanté J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter Ma passion m’a poussé à partir à Paris Et dans ses miasmes, ma candeur a péri Le hip hop s’avilit, son esprit pourrit Tant il ressemble à cette pute de patrie Comme elle, il louange la fraternité Mais la réalité m’a fait déchanter J’ai vu une culture aux allures sectaires Qui foisonne de fachos faussement solidaires Des gars misogynes aux idées homophobes Et qu’on ne m’accuse pas de jeter l’opprobre Car ce n’est pas moi qui réclame du respect Et qui veut en même temps brûler les pédés Le rap français me rappelle les Césars Un monde nombriliste où faut pas décevoir Les petits juges qui érigent la norme A laquelle tout rappeur se doit d’être conforme Je viens pas de Paris ni même de Marseille Mais je veux pour ma vie monts et merveilles Et même si je suis un rappeur désenchanté J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter Désormais j’écris sans aucune astreinte Rien à foutre de plaire ou de porter atteinte A l’éthique d’un mouvement si hypocrite Qu’il rendrait sincère un directeur artistique Avec qui je dealais pour vendre des disques Et qui me priait de ne pas prendre de risques De faire des sons qui font danser les masses Et d’attendre gentiment que la thune s’amasse J’étais un produit aux yeux de cette ordure Et peu lui importait qu’il me fasse injure Quand il crachait sur toutes mes poésies Savait-il quand même temps, il insultait ma vie Maintenant j’acère ma plume misanthrope Loin des artifices du chimérique hip hop J’ai fermé mon être à la merde du monde C’est sur les miens que mon royaume se fonde Je viens pas de Paris ni même de Marseille Mais je veux pour ma vie monts et merveilles Et même si je suis un rappeur désenchanté J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter
10.
La sueur du labeur inonde le précipice Qu’enténèbrent les lueurs d’un leurre sacrifice Sur l’inepte autel de la déité stress Elle cravache quitte à s’envoyer ad patres Il s’incline devant son état atonique Envoûté par l’image du mage cathodique Il s’asservit vil à l’artifice de ses chaînes Tel un esclave docile qu’un maître enchaîne Fanatique pathétique, elle adule une icône Contemporaine idole aux contours silicones A l’instar de la star pleine de tares elle se pare Dans l’espoir de pouvoir la voir dans le miroir La sordide vacuité du quotidien l’écœure Il l’élude dans la sèche ivresse d’une liqueur Anesthésie éphémère qui panse son cœur Comme la morphine apaise l’indocile douleur Les âmes s’abîment dans les funestes exutoires Pernicieux miroirs d’un monde illusoire Comme un culte mystifie par de spécieuses images Les chimères charment par le prisme d’un mirage Les affres de la mort le rongent, ses derniers instants le plongent Dans la démence qui accapare jusque ses songes La solitude pour amie, et sa seringue tant aimée L’overdose, des spasmes, regard vide et du sang par le nez Malaise dans la famille, la petite est silencieuse Ne dit pas un mot, ses parents la traitent de capricieuse Elle pleure chaque nuit, souvenir intact donc dialogue étouffé Quand elle revoit son oncle lui demander de le toucher Jeune nymphomane, étudiante à la fac L’ivresse du sexe mais sans capote au fond du sac Un triste jeu, si peu de gain pour de multiples risques Une prise de sang, une enveloppe pour un verdict triste Le destin qui s’acharne, au chômage depuis des mois Le seul revenu du foyer, il le fume, il le boit L’alcool lui a dit «eh ta femme, c’est de sa faute» Et il se venge de la vie en lui cassant des côtes Elle s’enlise à l’église avec la masse en liesse Dans la célébration émétique d’infâmes messes Une secte séculaire assène ses liturgies Et ses brebis soumises cultivent la léthargie Il s’honore de connaître l’horreur de la guerre Et arbore crânement ses médailles militaires L’officier officie pour les soldats incultes Auxquels il inculque son criminel culte L’hétaïre s’injecte l’héroïne infecte En piqûres abjectes qui ruinent son intellect La junkie se donne, son corps abandonne Elle craque encore puis au crack s’adonne Il prie la croix gammée et implore Hitler Dans les kops de stades devenus sanctuaires La haine gangrène son esprit grégaire Comme le purin fertilise un champ en jachère Les âmes s’abîment dans les funestes exutoires Pernicieux miroirs d’un monde illusoire Comme un culte mystifie par de spécieuses images Les chimères charment par le prisme d’un mirage
11.
Cythère 03:55
La mélancolie m’envahit l’hiver Quand je scrute les feux qui éclairent l’univers Ils brillent, scintillent, illuminent mes rêves Dans la voûte céleste où les ombres s'élèvent Là où je vogue vers des contrées lointaines Là où je m’évade des contraintes humaines Là où je vole dans des cieux spirituels Où la volupté demeure éternelle Alors ressuscitent les heures éphémères Celles où le désir m’attire vers Cythère Celles où le plaisir accapare mon corps Avant de s’enfuir comme la pluie s’évapore Dès lors le spleen s’empare de mes songes L’alcool me soûle et distille ses mensonges Mais l’absence cruelle d’ivresse me sèvre Comme s’étiole une fleur dont sèche la sève Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires Dans mes souvenirs vivent les chaudes étreintes Quand les braises ravivent les flammes éteintes Alors s’exhume l’astre qui me consume Pareil à un âtre qui ardent s’allume Une fragrance fugace embaume mon âme Parfum d’une peau qui mes sens enflamme L’arôme des baisers aux saveurs suaves Enchante mon palais de sensuelles salves Elle m’assène de douces caresses qui s’épanchent Telles les vagues lascives d’une tendre avalanche J’entends à nouveau les mots qu’elle susurre Ils m’étourdissent d’un grisant murmure Dans cette morte prison je goûte aux délices Qui muent l’évasion en pire des supplices Mais elle m’a rendu l’infâme liberté Lorsqu’elle m'a quitté, elle m'a acquitté Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires Je regrette les jours fugitifs d’osmose Quand nos existences se fondent en symbiose Quand elles s’unissent sans contrat ni clause Quand les roses rouges sans crainte éclosent Mes pleurs déplorent la mort des amants Qui ne s’attirent plus comme deux aimants Qui ne s’amusent plus comme deux enfants Complices insouciants de jeux innocents Et le puits tari de sa quintessence N’abreuve plus les flots de ma renaissance Ma plume se dessèche mais les mots fusent Quand ils commémorent le deuil d’une muse J’immortalise dans ma poésie L’aurore exquise où s’esquisse la vie Quand je fuis les nuits où règne la peur Et que lentement jaillit la chaleur Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires
12.
Lovely trip 03:33
99 Paris dans la nuit qui scintille Le jazz distille le groove tranquille J'enfile un textile fila et fissa file Là où soirée rime avec jolies filles Elles défilent, félines, les yeux qui pétillent Idéales idylles dans les lumières de la ville Quand soudain jaillit du côté de Bastille Une vénus latine venue de Castille Je reste ébloui par la vue érotique D’une femme fatale aux formes féeriques Mon sexe titille à l'appel du sex-appeal Et je vacille quand la belle m’émoustille La suite explicite de cette aventure Subirait sans doute la morale censure Sachez tout de même qu’en langue étrangère Je suis désormais un savant expert Ride on me, just be wild Slide on the sexy side Free your crazy mind So my lovely just ride 98 escale sur les terres de Caen Où comme Guillaume, je deviens conquérant Parti pour une party que j’espère chaude Je répète mes odes comme tout bon rhapsode J’arrive enfin où la foule se défoule Où l'alcool coule, où les sticks se roulent Mais moi je roucoule et déjà j’aborde La copie conforme de Cindy Crawford Après quelques vers, poétiques bien sûr Nous nous adonnons aux plaisirs d’une luxure Et tels les élèves des préceptes d’Epicure Nos corps dessinent une lascive peinture Nous nous sommes quittés les yeux très cernés Sans que les spliffs de kif ne soient concernés J’étais cependant en proie à l’ivresse Soûl des caresses de l’enchanteresse Ride on me, just be wild Slide on the sexy side Free your crazy mind So my lovely just ride 97 Bormes sur la plage de la Favière Le soleil chauffe la mer, les vacancières Dénudés, bronzés, libres comme l’air Beautés altières d’une station balnéaire Le soir venu, elles deviennent moins sages Et j’entraîne une sirène loin du rivage Une crique déserte accueille nos ébats Nous goûtons aux joies du Kama Sutra Quand tout à coup sonne son téléphone Elle s’habille vite et me laisse aphone S’évapore alors ma douce lolita Qu’un couvre-feu mettait en émoi Et moi et moi je maudis son papa Laisse pas traîner ta fille si tu veux pas Qu’elle glisse, qu’elle s’initie au vice Dans les bras complices d’un bel adonis Ride on me, just be wild Slide on the sexy side Free your crazy mind So my lovely just ride
13.
Beauf Family 03:30
Débutons cette chanson par le chef de famille Gardien de la paix et père dans le civil Un français moyen, fier de ses origines Belliqueux, coléreux, et un peu misogyne A l’écoute des grosses têtes, il peaufine sa culture Qu’il étale toujours comme la confiture Le dimanche à la chasse, voilà sa tradition Le litron et les balles lui servent de munitions Son épouse s’exécute, insipide et soumise Ménagère accomplie, le silence comme devise Vit par procuration quand elle lit Voici S’imagine ainsi riche et loin d’ici Avec des mères commères elle discute dans la rue Des palabres dignes d’un débat chez Delarue Mais ne tarde pas car dehors rôde le danger De ces jeunes basanés qui pourraient l'agresser Listen to the story Of the Beauf Family La fille de quatorze ans se trouve super belle Même que Maman croit qu’elle sera top model Elle s’imagine déjà la reine des podiums De toute évidence, elle n’est pas médium Et elle se voit aussi en chanteuse Lolita Même qu’au karaoké on dirait Madonna Elle s’est fait caster pour la star academy Ils ont dit « casse-toi ! tu chantes comme un grizzly ! » Son frère, vingt ans, est agent de sécurité Et tribune Boulogne, supporte le PSG Pas raciste mais pense qu'y a trop d'immigrés Qui dealent et volent le travail des français Sa copine TDI a des jantes chromées Suréquipée comme une fille siliconée Pour son bébé, il dépense toutes ses thunes Dans le tuning et les rallyes nocturnes Listen to the story Of the Beauf Family Au mois d'août vient le temps des congés payés La caravane chargée, direction Saint-Tropez Mille kilomètres après, les voilà entassés Sur la plage abandonnée par les crustacés La fille décomplexée se présente au casting Persuadée qu’elle est de gagner Miss Camping Au soleil elle a bronzé, masqué son acné Dommage que sa mocheté, elle puisse pas la cacher Son frangin va en boîte mais il sait pas danser Alors forcement il boit et finit bourré Fatalement devient lourd et même grossier Résultat quelques claques de jeunes filles offusquées Un stylo, un papier, la caméra armée Affûtés comme jamais, les parents sont lancés Motivés pour traquer les proies de renommée Qu’ils ne cessent d’adorer, d’aduler, d’admirer Listen to the story Of the Beauf Family
14.

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