1. |
Intronoclaste
01:05
|
|||
2. |
Mon Astre Eternel
04:03
|
|||
Un gamin de dix ans regarde souffrir sa mère
Et devient bien trop tôt un adulte trop amer
J’ai quitté le cocon de l’enfance fugace
Jeté dans un gouffre où l’insouciance s’efface
Les années se consument, demeurent les séquelles
Comme autant de démons avides de querelles
J’ai perdu le chemin du pays des merveilles
Mais je sais que là-bas un ange me surveille
Je vois dans l’éther scintiller son astre
Qui voile les terres peuplées de désastres
Je vois cette étoile qui étiole le mal
Qui meurt sous les flammes d’une aurore boréale
Comme un prince en asile oublié sur une île
Qui exile les blessures des fantômes hostiles
Je m’évade, je retrouve l’abri maternel
Dans le sein ancestral de mon astre éternel
Ma rage poétique aspire à rendre hommage
Aux sacrifices de ma Mère, son tendre courage
J’écris chacun des mots qui noircissent ces pages
Pour que dans son ciel s’évanouissent les orages
Une fervente dévotion embrase ma prose
Quand en son honneur j’embrasse la cause
D’embellir sa vie comme une apothéose
Où les roses écloses ouvrent les portes closes
Elle ressuscite la paix qui mes plaies apaise
Quand ses pensées pansent les brûlures des braises
Son amour préserve mon âme des ténèbres
Où la mort se sustente des chimères funèbres
J’offre à sa splendeur les fleurs dissidentes
Qui s’épanouissent sous ma plume ardente
Et s’accroît la candeur de mon cœur qui croit
Que ma Mère est la reine et l'amour son roi
Au travers des vers exorcistes je m’exhausse
J’exhorte les dieux pour que ses vœux s’exaucent
Que des cohortes d’anges envahissent l’horizon
Comme au printemps jaillissent les plus belles floraisons
J’enjoins l’empyrée d’élever un empire
Qui verra resplendir son solaire sourire
J’exige des enfers qu’ils brûlent les souvenirs
Qui hantent éhontés les prairies de l’avenir
J’intime aux océans l’ordre qu’ils désemparent
Les navires noirs qui sa mémoire accaparent
Je prie la nature qu’elle recouvre d’écorce
L’arbre maternel qui m’emplit de force
J’assujettis les hommes en laquais obséquieux
Pour qu’ils édifient sa statue jusqu’aux cieux
J’implore la Terre qu’elle épargne mon éclipse
Quand de sa colère naîtra l’apocalypse
|
||||
3. |
Anathèmes
03:45
|
|||
Une fillette de douze ans ne vieillira pas
A cause d’une maladie qui l’envoie au trépas
Dans la chambre grise où la vie s’évanouit
L’odeur insoutenable des miasmes l’asphyxie
Elle languit, elle endure un supplice infernal
Dans les longs couloirs du sinistre hôpital
Comme un condamné à la peine capitale
Elle entend le murmure du chemin final
Elle écoute le prêtre qui louange des inepties
Sur un paradis où les anges sont gentils
Qu’est ce qu’elle en a à foutre elle qui va mourir
Et qui voit ses parents incapables de sourire
Elle pense aux enfants qui jouaient avec elle
Mais la glace rappelle les cruelles séquelles
Elle sait apeurée que la mort la dérobe
Et maudit l’infamie du crépuscule de l’aube
Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue
Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu
Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu
Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus
Un vieillard hagard assis dans un fauteuil
Songe à la femme dont il porte le deuil
La mort sépare l’amour en un cercueil
Où son corps se pare d’un sobre linceul
Et son mari demeure dans l’abandon froid
Dont les nuits se meurent, transies par l’effroi
Ses enfants enfuis, ses amis occis
L’ennui l'envahit, l'envie s’anémie
Il marche dans les rues où la vie continue
Brusquement devenue une amère inconnue
Comme un vague souvenir doucement diminue
La voix du destin lentement s’atténue
A quatre vingt ans, il appréhende l’avenir
L’hospice qui étouffe, purgatoire où périr
Perdu dans ses peurs, peu à peu pourrir
Quitter l’enfer à temps, partir et en finir
Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue
Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu
Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu
Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus
Un gosse de huit ans cherche de la nourriture
Au milieu des ordures et de la pourriture
Il préfère survivre comme un chien errant
Plutôt que de subir le joug de ses tyrans
Ceux qui l’ont enfanté pour le vendre aux hommes
Ceux qui souillent l’innocence de millions de mômes
Ceux qui assassinent les rires d’un royaume
Où la candeur meurt dans les yeux des fantômes
Là où le tourisme organise un génocide
Là où des gamins orphelins se suicident
Las d’assouvir asservis l’appétit
D’une engeance qui agence la barbarie
Celle qui flétrit les fleurs des favelas
Celle qui meurtrit les cœurs et leur éclat
Celle qui détruit les rêves des marmots
Pour qui l’existence équivaut à fardeau
Anathème, cette fillette damnée à la vie suspendue
Anathème, ce vieillard hagard qui finit pendu
Anathème, cet enfant des rues, orphelin et perdu
Chrysanthèmes, décors des corps devenus résidus
|
||||
4. |
La Sale Race
04:27
|
|||
Le meilleur des mondes est drapé d'obscurité
Victime de la folie des animaux dénaturés
Des siècles d’histoire jonchés de cauchemars
Dans ce purgatoire où périssent les espoirs
L’homme a occulté son instinct ancestral
Dans l’insane dédain de son destin animal
Il s’enorgueillit sur son piètre piédestal
Dans l’exaltation de sa raison cléricale
L’Animal écoute le murmure de la Nature
Quand l’humain entend le chant de l’imposture
La mélodie des leurres entonnée en chœurs
Par les sirènes reines des champs de labeur
Les clergés mystifient les âmes mystiques
L’argent enivre les esprits hérétiques
Des rois encensés assènent des inepties
Autant d’opium bénit pour les peuples asservis
La sale race assassine, la sale race se fascine
Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine
Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote
Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes
Comme un prince déchu qui brûle son empire
L’homme pyromane consume l’avenir apyre
Et des flammes infâmes que l’engeance engendre
Naît l’embrasement de la vengeance des cendres
Des torrents d’aversion se déversent en averses
Sordides alluvions échues de roches adverses
Le fleuve humain charrie une sanie infecte
Et il chancit l’air de son haleine abjecte
Les miasmes se répandent telle la putride peste
Qui accapare les corps qui la mort empestent
La guerre se délecte de son festin funeste
Comme la pourriture qui un cadavre infeste
L’empyrée se pare de nuages sanguinaires
Qui ruissellent de pluies aux saveurs amères
Elles nourrissent de haine l’humanité entière
Qui enrobe la terre de son fatum délétère
La sale race assassine, la sale race se fascine
Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine
Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote
Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes
Des hauts miradors trônent les tristes matamores
Qui se complaisent tels de sinistres matadors
Dans le spectacle lugubre de la mise à mort
De la faune aphone et son cortège de trésors
La barbarie humaine peint de noires nuances
Le funèbre tableau de ses tortures rances
Des camps d’extinction où règne la sauvagerie
S’élève l’atroce terreur des cris de l’agonie
Comme une sombre tumeur, l’humanité prolifère
Elle souille les rivières, elle vicie l’atmosphère
Les villes arides fleurissent les plaines meurtries
Telles des roses que la vile sécheresse a flétries
Le cancer gangrène les entrailles de la terre
Et ses métastases humaines corrodent sa chair
Dans l’accomplissement de sa néfaste peinture
L’homme érige les stèles de sa propre sépulture
La sale race assassine, la sale race se fascine
Pour la mort de son espèce, détruit la vie à la racine
Un fléau qui se répand, sans remède ni antidote
Qui accable le monde, de sa folie et de ses fautes
|
||||
5. |
Nuits de Détresse
04:22
|
|||
Dans l’amertume des vers de cette lettre posthume
Je purifie mon âme de mon exutoire plume
Pareille au fossoyeur qui des cadavres exhume
L’écriture exorcise le mal qui me consume
Vaincu par les hordes de l’insidieuse insomnie
Qui immolent mes nuits sur l’autel de l’ennui
J’ai laissé mon être s’emplir d’acrimonie
Et ma vie glisser dans la lente neurasthénie
L’angoisse tyrannique obscurcit de stress
Mon esprit, mes nerfs, leurs cris de détresse
Et à l’agonie de l’atonie du marasme
Succèdent les infâmes crises de spasmes
Les affres du vide me couvrent de cicatrices
Et la peur m’anéantit telle une impératrice
J’écris ce testament comme ultime manifeste
A l’écart évanescent de mes envies funestes
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
Mon instinct m’éloigne de la morne norme
Qui sent le chloroforme des larbins uniformes
Jamais de mon vivant je n’ai courbé l’échine
Devant une doctrine qui son peuple assassine
J’entaillerais les veines de ma quintessence
Si je m’inclinais devant l’insane pénitence
Aucun dieu ne pourra me rendre obséquieux
Et ma gorge regorge d’un suc séditieux
Je laisse aux humains leurs cellules grégaires
Qui les séquestrent dans les guerres vulgaires
Je me soustrais fier au système sectaire
Et j’érige un château en pierres libertaires
J’affronte effronté les voies inéluctables
Qu’arpente la cécité en grappes immuables
J’aspire candide à vivre de mes mots
Mais au lieu de les fuir, j’avive mes maux
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
Souverain impérial d’un royaume autarcique
Je m’enorgueillis tel un roi narcissique
Mais dans l’arrogance à outrance j’élude
Le sombre avènement de l’immonde solitude
Et comme le froid envahit l’hiver monotone
Les pluies arides fanent mes feuilles en automne
J’oublie que sur les terres de dissidence
L’isolement éclot, insolente incidence
Quand je m’exalte de dresser des remparts
Ou lorsque j’exulte de larguer les amarres
J’occulte la dérive qui attire mon navire
Vers le cloître noir où l’existence chavire
Là où les ecchymoses célèbrent la nécrose
Là où les névroses détrônent la narcose
Là où la démence m’asservit en vassal
Puis me précipite dans les fosses abyssales
Du prince artiste au triste autiste
Du poète esthète au piètre ascète
Des rimes mutines aux cimes du spleen
Je fuis ad patres les nuits de détresse
|
||||
6. |
Vulgum Pecus
03:52
|
|||
Au début de ma vie, j’étais plutôt poli
Le genre de garçon qui gentiment sourit
Tranquille je demandais rien à personne
Si ce n’est l’amour que ma mère me donne
Et puis j’ai grandi, alors j’ai compris
Qu’une pute de matrice voulait mon esprit
Voulait m’asservir, voulait me réduire
A l’état d’esclave formaté à produire
Depuis ce jour, j’ai tout fait pour fuir
Loin du système qui ne sait que détruire
J’ai joui du plaisir de lire des livres
D’écrire l’ivresse pour vivre libre
Mais cette liberté dont je suis épris
A fait couler des torrents de mépris
De la part de ceux qui n’ont plus de rêves
Et qui n’acceptent pas que quelqu’un s’élève
Le vulgum pecus s’érige en une norme
Plus rigide que la mesure d’un métronome
Et il abhorre ceux qui vivent en marge
Tant ils reflètent sa médiocre image
Je les entends encore avec leur rengaine
Cracher la rancœur de leur putain de haine
« Alors quoi tu te crois meilleur que nous
Mais ta vie tu verras tu la feras à genoux »
Et les plus lâches eux parlent dans mon dos
A attendre mon retour au sein du troupeau
Dans l’espoir que je me casse la gueule
Voilà ce que veulent les envieux veules
Est-ce de ma faute s'ils triment au labeur
Que leur vie ressemble à un champ d’aigreur
Qu’ils se résignent soumis à l’ordre établi
Que leurs jours agonisent dans la léthargie
Je demande le droit à la différence
Mais le peuple est roi de l’intolérance
Car ces gens-là madame ne supportent pas
Que l’on s’écarte des traces de leurs pas
Le vulgum pecus s’érige en une norme
Plus rigide que la mesure d’un métronome
Et il abhorre ceux qui vivent en marge
Tant ils reflètent sa médiocre image
Et ce sont les mêmes qui aiment à geindre
Les mêmes qui ne savent que se plaindre
Les mêmes qui se lamentent de subir
Mais qui courbent l’échine tels de pauvres sbires
Car il existe dans les contrées de France
Des gens qui se complaisent dans la souffrance
Qui se délectent dans la critique des autres
Qui des préjugés sont les fidèles apôtres
Ainsi affrontent-ils les affres du néant
Qui les façonnent en affreux morts-vivants
Tels les petits pions d’un grand jeu d’échecs
Dont l’existence se destine à l’échec
Et malgré cela ils donnent des leçons
Des relents aigres de leur soumission
Ainsi foisonnent les moutons martyrs
Qui détestent ceux qui veulent réussir
Le vulgum pecus s’érige en une norme
Plus rigide que la mesure d’un métronome
Et il abhorre ceux qui vivent en marge
Tant ils reflètent sa médiocre image
|
||||
7. |
Les Stances Sibyllines
03:51
|
|||
J’expulse les affres qui mon âme suffoquent
Comme les boeings éclatent les tours de New York
J’enfante des vers qui hantent les astres
Comme ensorcellent les yeux d’Inès Sastre
Je brave les délires des dieux iniques
Par la toute puissance de ma grâce cynique
J’érige mon génie en alexandrins
Qui s’enlacent dans l’harmonie de quatrains
Je rêve d’une Terre épurée de la race
Qui la profane de sa putride trace
J’honore fort de cette littérature
Ceux qui écoutent l’aphone nature
J’exècre les sectes séculaires
Qui gouvernent la gangrène grégaire
Elles font des hommes d’insanes masses
Aux relents rances d’une populace
J’assujettis les instances assassines
Quand mon sang signe les stances sibyllines
Je m’élève dans des sphères oniriques
Où s’épanouit mon cynisme lyrique
Et si certains trouvent mes écrits abstrus
C’est que la merde obstrue leurs esprits obtus
Je panse de poèmes les hématomes
Que m’inflige le royaume des hommes
Ils s’enorgueillissent en haut de leur trône
Du massacre des flores et des faunes
Je n’ai qu’une plume comme ultime rempart
Aux viols immuables du bétail barbare
Il m’accuse d’un style hermétique
D’une âme hérétique, de mots émétiques
J’enténèbre de lueurs poétiques
La morale morbide des foules despotiques
Et si j’écris des torrents de haine
C’est que la rage humaine abreuve mes veines
J’assujettis les instances assassines
Quand mon sang signe les stances sibyllines
Je sublime au travers de mes vers
L’aversion envers la nuée sévère
Celle asservie au diktat étatique
Celle dont l’éthique le cerveau étrique
Celle qui se cherche des maillons faibles
Celle qui à Rome s’appelait la plèbe
Celle qui se plaint du bruit et de l’odeur
Que dégage son voisin de couleur
Celle qui se nomme spectateur passif
Celle qui avale les poncifs poussifs
Celle qui élève le néant en talent
Et qui fait de stars les tares de l’écran
Celle qui vote pour une France pleine de flics
Celle pour qui l’amour vaut moins que le fric
Celle que les sectes sans mal abêtissent
Et dont les miasmes la Terre avilissent
J’assujettis les instances assassines
Quand mon sang signe les stances sibyllines
|
||||
8. |
Les Fards de l'Amour
03:33
|
|||
Elle a dix-neuf ans, la belle insouciante
Qui dort dans mes bras naïve et confiante
Je lui ai chanté quelques poésies
Qui ont enchanté ses jeunes utopies
Je l’ai enivrée de rimes indécentes
Qui embrasent ses lèvres incandescentes
J’ai vêtu son corps d’ardentes caresses
Pour qu’elle s’abandonne à ma tendresse
Ma bouche a goûté aux saveurs ultimes
Quand elle m’a ouvert ses délices intimes
Je l’ai envahie quand elle s’est offerte
Et elle a joui de sa lascive perte
Dorénavant s’écoule dans ses veines
Le cadeau voilé des pulsions malsaines
Vénus s’imagine partir pour Cythère
Mais nos étreintes la mènent sous terre
Les fards de l’amour maquillent la mort
Comme une sirène qui envoûte sans remords
J’immole les femmes sur l’autel d’un virus
Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus
J’aime ces minutes d’euphorie trouble
Quand me submerge l’extase double
Quand je fais l’amour qui mon corps chavire
Quand je jouis les pleurs qui la mort délivrent
Ma lame exécute par salves onctueuses
Qui pénètrent ma proie voluptueuse
Comme un cauchemar costumé en rêve
Comme un orgasme offert par un glaive
Et pour la justice, ce n’est pas un crime
Quand je dissémine le mal qui décime
Quand j’assassine mes douces victimes
Comme une sorte d’homicide légitime
Je me sustente des vies que je viole
Tel un vampire qui les âmes étiole
La raison a fui les cieux de l’esprit
Qu’ombragent les nuées de ma folie
Les fards de l’amour maquillent la mort
Comme une sirène qui envoûte sans remords
J’immole les femmes sur l’autel d’un virus
Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus
J’entends déjà ceux qui parlent de vengeance
Qui s’indignent outrés, me traitent d’engeance
S’ils savaient ce que j’en ai à foutre
De leur morale qui se targue d’absoudre
Qu’ils continuent d’envoyer leurs dons
Qu’ils perpétuent leurs pubs bidons
Qu’ils accentuent leurs putains d’actions
Quand moi je tue sans contrition
C’est la seule chose qui me tienne en vie
Bien plus bien mieux que la trithérapie
Qui prolonge les feux de mon agonie
Qui ferme les yeux de l’euthanasie
Je ne cherche pas de vains prétextes
Et le cynisme des vers de ce texte
Témoigne juste d’une mort vécue
Dans la démence que je n’ai vaincue
Les fards de l’amour maquillent la mort
Comme une sirène qui envoûte sans remords
J’immole les femmes sur l’autel d’un virus
Pour survivre et vaincre comme Pyrrhus
|
||||
9. |
Désenchanté
04:01
|
|||
A vingt ans j’étais un enfant du hip hop
Accro du micro comme un cycliste à la dope
Un MC candide un brin philanthrope
Que l’espoir sans doute rendait un peu myope
Parce qu’il m’évadait loin de la cécité
Qui entoure les tours des sinistres cités
Une bouffée d’air pur dans la merde urbaine
A mes yeux le rap était plus qu’une aubaine
Je me revois écrire mes premiers vers
Le kif de découvrir un nouvel univers
La magie des mots que déverse mon flow
Quand je posais mes free styles dans la sono
A l’époque mes rimes respiraient l’utopie
Je devais confondre hip hop et hippies
J’ai cru en la paix, l’unité et l’amour
Mais ces idéaux ont-ils jamais eu cours
Je viens pas de Paris ni même de Marseille
Mais je veux pour ma vie monts et merveilles
Et même si je suis un rappeur désenchanté
J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter
Ma passion m’a poussé à partir à Paris
Et dans ses miasmes, ma candeur a péri
Le hip hop s’avilit, son esprit pourrit
Tant il ressemble à cette pute de patrie
Comme elle, il louange la fraternité
Mais la réalité m’a fait déchanter
J’ai vu une culture aux allures sectaires
Qui foisonne de fachos faussement solidaires
Des gars misogynes aux idées homophobes
Et qu’on ne m’accuse pas de jeter l’opprobre
Car ce n’est pas moi qui réclame du respect
Et qui veut en même temps brûler les pédés
Le rap français me rappelle les Césars
Un monde nombriliste où faut pas décevoir
Les petits juges qui érigent la norme
A laquelle tout rappeur se doit d’être conforme
Je viens pas de Paris ni même de Marseille
Mais je veux pour ma vie monts et merveilles
Et même si je suis un rappeur désenchanté
J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter
Désormais j’écris sans aucune astreinte
Rien à foutre de plaire ou de porter atteinte
A l’éthique d’un mouvement si hypocrite
Qu’il rendrait sincère un directeur artistique
Avec qui je dealais pour vendre des disques
Et qui me priait de ne pas prendre de risques
De faire des sons qui font danser les masses
Et d’attendre gentiment que la thune s’amasse
J’étais un produit aux yeux de cette ordure
Et peu lui importait qu’il me fasse injure
Quand il crachait sur toutes mes poésies
Savait-il quand même temps, il insultait ma vie
Maintenant j’acère ma plume misanthrope
Loin des artifices du chimérique hip hop
J’ai fermé mon être à la merde du monde
C’est sur les miens que mon royaume se fonde
Je viens pas de Paris ni même de Marseille
Mais je veux pour ma vie monts et merveilles
Et même si je suis un rappeur désenchanté
J’ai toujours l’envie, le besoin de chanter
|
||||
10. |
Funestes Exutoires
04:14
|
|||
La sueur du labeur inonde le précipice
Qu’enténèbrent les lueurs d’un leurre sacrifice
Sur l’inepte autel de la déité stress
Elle cravache quitte à s’envoyer ad patres
Il s’incline devant son état atonique
Envoûté par l’image du mage cathodique
Il s’asservit vil à l’artifice de ses chaînes
Tel un esclave docile qu’un maître enchaîne
Fanatique pathétique, elle adule une icône
Contemporaine idole aux contours silicones
A l’instar de la star pleine de tares elle se pare
Dans l’espoir de pouvoir la voir dans le miroir
La sordide vacuité du quotidien l’écœure
Il l’élude dans la sèche ivresse d’une liqueur
Anesthésie éphémère qui panse son cœur
Comme la morphine apaise l’indocile douleur
Les âmes s’abîment dans les funestes exutoires
Pernicieux miroirs d’un monde illusoire
Comme un culte mystifie par de spécieuses images
Les chimères charment par le prisme d’un mirage
Les affres de la mort le rongent, ses derniers instants le plongent
Dans la démence qui accapare jusque ses songes
La solitude pour amie, et sa seringue tant aimée
L’overdose, des spasmes, regard vide et du sang par le nez
Malaise dans la famille, la petite est silencieuse
Ne dit pas un mot, ses parents la traitent de capricieuse
Elle pleure chaque nuit, souvenir intact donc dialogue étouffé
Quand elle revoit son oncle lui demander de le toucher
Jeune nymphomane, étudiante à la fac
L’ivresse du sexe mais sans capote au fond du sac
Un triste jeu, si peu de gain pour de multiples risques
Une prise de sang, une enveloppe pour un verdict triste
Le destin qui s’acharne, au chômage depuis des mois
Le seul revenu du foyer, il le fume, il le boit
L’alcool lui a dit «eh ta femme, c’est de sa faute»
Et il se venge de la vie en lui cassant des côtes
Elle s’enlise à l’église avec la masse en liesse
Dans la célébration émétique d’infâmes messes
Une secte séculaire assène ses liturgies
Et ses brebis soumises cultivent la léthargie
Il s’honore de connaître l’horreur de la guerre
Et arbore crânement ses médailles militaires
L’officier officie pour les soldats incultes
Auxquels il inculque son criminel culte
L’hétaïre s’injecte l’héroïne infecte
En piqûres abjectes qui ruinent son intellect
La junkie se donne, son corps abandonne
Elle craque encore puis au crack s’adonne
Il prie la croix gammée et implore Hitler
Dans les kops de stades devenus sanctuaires
La haine gangrène son esprit grégaire
Comme le purin fertilise un champ en jachère
Les âmes s’abîment dans les funestes exutoires
Pernicieux miroirs d’un monde illusoire
Comme un culte mystifie par de spécieuses images
Les chimères charment par le prisme d’un mirage
|
||||
11. |
Cythère
03:55
|
|||
La mélancolie m’envahit l’hiver
Quand je scrute les feux qui éclairent l’univers
Ils brillent, scintillent, illuminent mes rêves
Dans la voûte céleste où les ombres s'élèvent
Là où je vogue vers des contrées lointaines
Là où je m’évade des contraintes humaines
Là où je vole dans des cieux spirituels
Où la volupté demeure éternelle
Alors ressuscitent les heures éphémères
Celles où le désir m’attire vers Cythère
Celles où le plaisir accapare mon corps
Avant de s’enfuir comme la pluie s’évapore
Dès lors le spleen s’empare de mes songes
L’alcool me soûle et distille ses mensonges
Mais l’absence cruelle d’ivresse me sèvre
Comme s’étiole une fleur dont sèche la sève
Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur
Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur
Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr
Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires
Dans mes souvenirs vivent les chaudes étreintes
Quand les braises ravivent les flammes éteintes
Alors s’exhume l’astre qui me consume
Pareil à un âtre qui ardent s’allume
Une fragrance fugace embaume mon âme
Parfum d’une peau qui mes sens enflamme
L’arôme des baisers aux saveurs suaves
Enchante mon palais de sensuelles salves
Elle m’assène de douces caresses qui s’épanchent
Telles les vagues lascives d’une tendre avalanche
J’entends à nouveau les mots qu’elle susurre
Ils m’étourdissent d’un grisant murmure
Dans cette morte prison je goûte aux délices
Qui muent l’évasion en pire des supplices
Mais elle m’a rendu l’infâme liberté
Lorsqu’elle m'a quitté, elle m'a acquitté
Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur
Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur
Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr
Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires
Je regrette les jours fugitifs d’osmose
Quand nos existences se fondent en symbiose
Quand elles s’unissent sans contrat ni clause
Quand les roses rouges sans crainte éclosent
Mes pleurs déplorent la mort des amants
Qui ne s’attirent plus comme deux aimants
Qui ne s’amusent plus comme deux enfants
Complices insouciants de jeux innocents
Et le puits tari de sa quintessence
N’abreuve plus les flots de ma renaissance
Ma plume se dessèche mais les mots fusent
Quand ils commémorent le deuil d’une muse
J’immortalise dans ma poésie
L’aurore exquise où s’esquisse la vie
Quand je fuis les nuits où règne la peur
Et que lentement jaillit la chaleur
Sur Cythère, m’enivre le vin qui coule de son cœur
Sur la Terre, je cherche en vain la précieuse liqueur
Sursitaire, j’écris des poèmes pour ne pas périr
Solitaire, que vaut la bohème privée de ses rires
|
||||
12. |
Lovely trip
03:33
|
|||
99 Paris dans la nuit qui scintille
Le jazz distille le groove tranquille
J'enfile un textile fila et fissa file
Là où soirée rime avec jolies filles
Elles défilent, félines, les yeux qui pétillent
Idéales idylles dans les lumières de la ville
Quand soudain jaillit du côté de Bastille
Une vénus latine venue de Castille
Je reste ébloui par la vue érotique
D’une femme fatale aux formes féeriques
Mon sexe titille à l'appel du sex-appeal
Et je vacille quand la belle m’émoustille
La suite explicite de cette aventure
Subirait sans doute la morale censure
Sachez tout de même qu’en langue étrangère
Je suis désormais un savant expert
Ride on me, just be wild
Slide on the sexy side
Free your crazy mind
So my lovely just ride
98 escale sur les terres de Caen
Où comme Guillaume, je deviens conquérant
Parti pour une party que j’espère chaude
Je répète mes odes comme tout bon rhapsode
J’arrive enfin où la foule se défoule
Où l'alcool coule, où les sticks se roulent
Mais moi je roucoule et déjà j’aborde
La copie conforme de Cindy Crawford
Après quelques vers, poétiques bien sûr
Nous nous adonnons aux plaisirs d’une luxure
Et tels les élèves des préceptes d’Epicure
Nos corps dessinent une lascive peinture
Nous nous sommes quittés les yeux très cernés
Sans que les spliffs de kif ne soient concernés
J’étais cependant en proie à l’ivresse
Soûl des caresses de l’enchanteresse
Ride on me, just be wild
Slide on the sexy side
Free your crazy mind
So my lovely just ride
97 Bormes sur la plage de la Favière
Le soleil chauffe la mer, les vacancières
Dénudés, bronzés, libres comme l’air
Beautés altières d’une station balnéaire
Le soir venu, elles deviennent moins sages
Et j’entraîne une sirène loin du rivage
Une crique déserte accueille nos ébats
Nous goûtons aux joies du Kama Sutra
Quand tout à coup sonne son téléphone
Elle s’habille vite et me laisse aphone
S’évapore alors ma douce lolita
Qu’un couvre-feu mettait en émoi
Et moi et moi je maudis son papa
Laisse pas traîner ta fille si tu veux pas
Qu’elle glisse, qu’elle s’initie au vice
Dans les bras complices d’un bel adonis
Ride on me, just be wild
Slide on the sexy side
Free your crazy mind
So my lovely just ride
|
||||
13. |
Beauf Family
03:30
|
|||
Débutons cette chanson par le chef de famille
Gardien de la paix et père dans le civil
Un français moyen, fier de ses origines
Belliqueux, coléreux, et un peu misogyne
A l’écoute des grosses têtes, il peaufine sa culture
Qu’il étale toujours comme la confiture
Le dimanche à la chasse, voilà sa tradition
Le litron et les balles lui servent de munitions
Son épouse s’exécute, insipide et soumise
Ménagère accomplie, le silence comme devise
Vit par procuration quand elle lit Voici
S’imagine ainsi riche et loin d’ici
Avec des mères commères elle discute dans la rue
Des palabres dignes d’un débat chez Delarue
Mais ne tarde pas car dehors rôde le danger
De ces jeunes basanés qui pourraient l'agresser
Listen to the story
Of the Beauf Family
La fille de quatorze ans se trouve super belle
Même que Maman croit qu’elle sera top model
Elle s’imagine déjà la reine des podiums
De toute évidence, elle n’est pas médium
Et elle se voit aussi en chanteuse Lolita
Même qu’au karaoké on dirait Madonna
Elle s’est fait caster pour la star academy
Ils ont dit « casse-toi ! tu chantes comme un grizzly ! »
Son frère, vingt ans, est agent de sécurité
Et tribune Boulogne, supporte le PSG
Pas raciste mais pense qu'y a trop d'immigrés
Qui dealent et volent le travail des français
Sa copine TDI a des jantes chromées
Suréquipée comme une fille siliconée
Pour son bébé, il dépense toutes ses thunes
Dans le tuning et les rallyes nocturnes
Listen to the story
Of the Beauf Family
Au mois d'août vient le temps des congés payés
La caravane chargée, direction Saint-Tropez
Mille kilomètres après, les voilà entassés
Sur la plage abandonnée par les crustacés
La fille décomplexée se présente au casting
Persuadée qu’elle est de gagner Miss Camping
Au soleil elle a bronzé, masqué son acné
Dommage que sa mocheté, elle puisse pas la cacher
Son frangin va en boîte mais il sait pas danser
Alors forcement il boit et finit bourré
Fatalement devient lourd et même grossier
Résultat quelques claques de jeunes filles offusquées
Un stylo, un papier, la caméra armée
Affûtés comme jamais, les parents sont lancés
Motivés pour traquer les proies de renommée
Qu’ils ne cessent d’adorer, d’aduler, d’admirer
Listen to the story
Of the Beauf Family
|
||||
14. |
Outronoclaste
01:11
|
Streaming and Download help
If you like Niconoclaste, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp